dimanche 19 avril 2020

LE BILLET DU DIMANCHE #4 - COMME UNE FLEUR AU PRINTEMPS

Comment revenir dans ta vie comme une fleur après 4 années d'un long et pesant silence ? 

Tout d'abord : trouver une phrase d'accroche pour donner envie au lecteur assoiffé de continuer la lecture sans que ce dernier ne te jette dans les spams entre deux mails pour du viagra

Un "Bonsoir" balancé à 8h du mat', pourrait être pas mal si un certain Beigbeder enfariné ne se l'était pas approprié dans chacune de ses chroniques radiophoniques. 

Pourquoi ne pas lâcher un "ohla qui va là", mais les personnes qui n'ont jamais connu ou supporté le célèbre détective aux mains baladeuses placées sur vérins pourraient me traiter de ringarde (à raison). 

Genre des phrases chocs. 

Bon laissons tomber la phrase d'accroche qui me fait subir la même pression que celle ressentie quand quelqu'un te dit "tu veux écrire un petit mot sur cette carte d'anniversaire ou je signe pour nous deux ?". Tu sais qu'à l'issue de cette proposition tu vas devoir t'arracher les bulbes pileux du crane pour trouver LA phrase que la personne vieillissante lira avec tendresse et retiendra parmi les nombreux gribouillages. 

Je pourrais alors commencer par apporter une explication à ce manque de mots. 
Que s'est-il passé en 4 ans ? 

Tout d'abord évoquons le contexte actuel : strictement confinée à deux dans un 55m² depuis 34 jours (j'y reviendrai les gars), 30 ans depuis 72 heures, un mood qui oscille entre supra-joie et envie de creuser sa propre fosse commune. Et enfin la forte volonté d’entraîner mon cortex comme je muscle mon fessier (j'y reviendrai aussi va t'inquiète pas).

Résumons ensuite les 1476 jours qui viennent de s'écouler depuis mon dernier article : ma vie a pris un rond point à 72km/h sans ceinture et en première, pour finalement emprunter la troisième sortie à droite sans clignotant et finir par récupérer un rythme de croisière qui ne fait plus scintiller les radars sur une départementale classée peu accidentogène.

Il y a eu des choix, l'opération, la convalescence, une saison 2, la recherche acharnée d'emploi avec une connexion ADSLesque. Une flopée de CV plus tard, je me suis retrouvée de l'autre côté de la frontière, là où les trottoirs sont toujours propres et parsemés de paillettes. Et depuis 4 ans je simule une fatigue mentale après des journées de travail à apprendre par cœur des réglementations pour personnes à mobilité réduite et à dessiner des WC en plan, coupes et élévations
Les weekends, quant à eux, étaient occupés à établir un classement régional du meilleur tartare coupé au couteau, nombreux sont les restaurants qui nous ont bannis suite à notre comportement de relous ! 
Bref : surbookée la go.

Et puis, on pose 4 mots sur l'application note entre l'église et le crématorium pour rendre un dernier hommage à une personne bien que trop importante. On en écrit 6 pour décrire la peur du chiffre 30 lorsqu'il désigne le nombre d'années au compteur. Et tous les soirs à 20 heures, les applaudissements retentissent, la foule se déchaîne, les fans arrachent leur vêtement, je peux voir des "mrs-a" tatoués sur des croupes, on scande mon nom me suppliant de reprendre le clavier.

Le temps est long, laissez moi croire que je peux aussi sauver des vies virtuelles avec mes conneries. 



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